Masta Gavage

Masta Gavage

jeudi 25 juillet 2013

Manaus

Arrivée en Amazonie, à Manaus, capitale de l'Etat d'Amazonas, le plus vaste du Brésil. La ville s'est grandement développée au XIXe siècle à l'occasion du "boom du caoutchouc". En 1842, Charles Goodyear découvre aux Etats-Unis le procédé de vulcanisation, transformant le latex naturel en une matière durable. Ensuite, cinquante ans plus tard, l'Irlandais John Dunlop invente le pneu en caoutchouc, ce qui, avec le développement de l'automobile, provoque une explosion de la demande internationale. L'Hevea brasiliensis, l'arbre à caoutchouc du Brésil, devient alors une denrée extrêmement prisée. Les capitaux internationaux affluent à Manaus et de grandes demeures de magnats du caoutchouc sont érigées. De très nombreux paysans pauvres du Nordeste, chassés par la sécheresse et attirés par les perspectives offertes par ce développement de l'Amazonie, s'y installent au même moment, vendant souvent leur liberté à ces magnats du caoutchouc, et devenant "seringueiros" (collecteurs de latex).






La belle Praça São Sebastião. Au sol, un dallage ondulé noir et blanc symbolisant la Rencontre des Eaux, dans la région de Manaus.


Un peu en aval de la ville, les eaux noires du Rio Negro rencontrent, sans se mêler, les eaux blanches du Rio Solimões. Cette séparation, observable de façon moins flagrante à d'autres endroits en Amazonie, s'explique par des différences de température (le Rio Solimões a quelques degrés de moins), de vitesse (17 m/s pour le Rio Solimões contre 6 m/s pour le Rio Negro) et de composition (le Rio Solimões charrie 8 fois plus de sédiments par litre que le Rio Negro). Les fleuves blancs, en Amazonie, viennent des Andes et doivent leur teinte aux sédiments arrachés à ces montagnes plus jeunes. Les substance très nutritives que l'on trouve dans ces sédiments donnent vie tout au long du fleuve à une flore et à une faune abondante. Quant aux fleuves noirs, ils prennent leur source dans le nord de l'Amazonie et voyagent à travers des terres beaucoup plus vieilles, balayées de tout sédiment. Ils sont plus lents et plus chauds. Par ailleurs, la végétation a le temps de se décomposer dans les eaux et libère des acides, à l'origine de leur teinte noire. Ces acides tuent les larves de moustiques, ce qui explique que l'on y trouve étonnamment peu de moustiques.











Symbole de l'opulence du Manaus de la fin du XIXe siècle, le Teatro Amazonas, inauguré en 1896. Conçu et entièrement préfabriqué en Angleterre, avec la plupart des matériaux acheminés d'Europe : marbre et verre d'Italie, tuiles de France ou encore pierres du Portugal.













Au plafond de la salle de représentation, la Tour Eiffel vue du dessous
























Le grand marché du port.









Le monopole de l'Amazonie sur la caoutchouc suscite dès le départ l'exaspération des puissances coloniales, dont l'Angleterre, qui possède alors des colonies aux conditions climatiques idéales pour la culture de l'hévéa. En 1876, l'aventurier anglais Henry Wickham réussit à envoyer clandestinement à Londres des graines d'hévéa. Ces dernières sont cultivées et renvoyées rapidement dans les plantations des colonies britanniques, dont Ceylan et la Malaisie. Cette production concurrente aboutit dans les années 1920 à un effondrement des cours mondiaux, et Manaus entre alors en déclin, La ville compte aujourd'hui de très nombreuses maisons coloniales délabrées, témoignant de l'opulence passée.


Masta sunset sur la Praça São Sebastião

2 commentaires:

  1. Merci à Doud pour montrer et promouvoir notre ville telle qu'elle est vraiment. Un jour, ces symboles historiques précieux sera restaurée et les touristes peuvent mieux les apprécier. Merci encore pour votre contribution. Marcal

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  2. Merci à Doud pour montrer et promouvoir notre ville telle qu'elle est vraiment. Un jour, ces symboles historiques précieux sera restaurée et les touristes peuvent mieux les apprécier. Merci encore pour votre contribution. Marcal

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